Nous avons récemment parlé à Piper K d’Intersex London Canada à propos de son travail visant à créer une communauté accueillante, sécuritaire et non pathologisante pour toutes les personnes intersexes et leur famille en leur offrant du soutien et en faisant de l’éducation et des activités de plaidoyer.
Que fait votre organisation?
Intersex London Canada est la première organisation communautaire dirigée par des personnes intersexes au Canada.
L’objectif est de faire de l’éducation et des activités de plaidoyer et d’offrir du soutien afin de créer une communauté pour les personnes intersexes faisant partie de la communauté 2ELGBTQ+ et leur famille. Les personnes intersexes peuvent avoir des caractéristiques différentes du point de vue hormonal (p., ex., les femmes avec un plus grand taux de testostérone), anatomique (p. ex., les hommes qui ont des seins ou les femmes qui ont une pilosité faciale), et/ou chromosomique (XXY, XO, femmes XY). Environ jusqu’à 5 % de la population mondiale peut être intersexe. Le sexe biologique est non binaire et ne se limite pas au sexe masculin ou féminin. En tenant des conversations pédagogiques avec des organisations ou des groupes (tant localement que nationalement), nous avons donné une voix qui permet de comprendre un groupe peu connu et les obstacles auxquels font face les personnes intersexes.
Si vous pouviez faire en sorte que le peuple canadien comprenne une chose à propos de votre travail, de quoi s’agirait-il?
Il est crucial que la vaste communauté travaille de concert pour aider à améliorer la vie des personnes intersexes, car tout le monde profitera d’un meilleur accès aux soins de santé et d’une diminution du sentiment d’isolement.
Quels sont quelques-uns des défis uniques auxquels vous avez fait face dans votre travail? Qu’avez-vous fait pour les surmonter?
Un de nos plus grands défis a été de trouver des bénévoles pour aider à soutenir le travail de notre organisation. Les organisations communautaires font face à de nombreux obstacles pour obtenir le soutien d’autres organisations en raison de règlements gouvernementaux comme le fait que les organisations communautaires ne peuvent ouvrir de compte bancaire, car il faut être une organisation à but non lucratif pour le faire. Pour le moment, j’utilise mon argent et mon temps pour aider à diriger Intersex London Canada. J’organise des réunions avec d’autres organisations pour voir si nous pouvons abattre les obstacles, obtenir du soutien et créer des publications pour les réseaux sociaux afin de trouver des bénévoles.
Pour vous impliquer et faire du bénévolat auprès d’Intersex London Canada, veuillez nous écrire à intersexlondon.on.ca@gmail.com.
Comment la pandémie a-t-elle affecté votre travail?
Juste avant la COVID-19, nous venions de trouver un espace physique pour tenir un groupe de soutien entre pairs. Lorsque la pandémie a frappé, nous ne pouvions plus accéder à l’espace. Plusieurs personnes intersexes sont aux prises avec des traumatismes liés aux procédures non consensuelles réalisées par le système de la santé pour faire en sorte que leur apparence soit conforme aux stéréotypes sexuels binaires. Les personnes intersexes qui ont subi un traumatisme préfèrent les rencontres en personne, car les rencontres en ligne peuvent être perçues comme des déclencheurs. Nous tentons de trouver des moyens de nous rencontrer en personne lorsque ce sera sécuritaire de le faire.
Qu’est-ce qui vous motive? Avez-vous des histoires d’espoir à partager?
Je m’implique auprès d’Intersex London Canada pour avoir une connexion personnelle avec la communauté et parce que j’ai la conviction profonde que je dois créer le changement. Je cherche du soutien à travers les réseaux sociaux montrant ce que les jeunes personnes intersexes font aux États-Unis. Le fait de constater ce qu’une personne peut réaliser est extraordinaire et cela m’aide à avancer pour aider les autres.
Le Réseau Avenir égalitaire reconnaît que les peuples autochtones sont les gardiens traditionnels de l’Île de la Tortue, qu’on appelle également le Canada.