Hani Rukh E Qamar est la fondatrice du Canadian Advisory of Women Immigrants (CAWI). Elle effectue son baccalauréat en psychologie ainsi qu’en études sur le développement international, développement économique et conditions de vie à l’Université McGill. Hani fait partie du conseil d’administration de la SOFIA House, une maison d’hébergement de deuxième étape pour les femmes fuyant la violence conjugale. Elle travaille également au Saskatchewan Council for International Cooperation en tant qu’assistante de programme et fait partie de l’UBC Women’s Health Research Cluster et de l’équipe de recherche de l’Université de Regina. 

Hani a fondé le CAWI après avoir constaté le besoin croissant de soutien social des femmes immigrantes, particulièrement dans des régions comme la Saskatchewan. Le CAWI cherche à offrir du soutien en matière de services sociaux, de soins de santé et d’emploi par ses activités de plaidoyer et par la promotion de ressources conçues pour les femmes immigrantes. Hani a récemment reçu le Prix Scarlet Key, un des plus prestigieux prix de l’Université McGill, pour son travail de fondation du CAWI.

Comment la pandémie a-t-elle affecté votre travail? Si les Canadiennes et les Canadiens pouvaient comprendre une chose à propos de votre travail, de quoi s’agirait-il?

La pandémie a fait perdre au CAWI des occasions potentielles de tenir des événements en personne. En tant que fondatrice et directrice d’une organisation à but non lucratif qui favorise un sentiment de sororité chez les femmes immigrantes, nous avons eu beaucoup de difficulté à remplir notre mandat en raison du manque d’occasions et des restrictions imposées par la pandémie. Passer à un environnement 100 % virtuel a été particulièrement difficile pour l’équipe du CAWI. Toutefois, nous avons planifié et tenu des événements et conçu des programmes extraordinaires qui aident les femmes immigrantes à trouver les ressources appropriées pendant cette période difficile.

Comment la pandémie a-t-elle affecté votre vie personnelle?

Étant quelqu’un qui aime les interactions sociales et parler à mes collègues, mes camarades de classe et mes ami(e)s, c’est une des périodes les plus solitaires de ma vie. Être constamment dans ma chambre et dans mon bureau a eu un impact négatif sur ma santé mentale. Je peux seulement m’imaginer à quel point cette période est difficile pour quelqu’un qui vient d’immigrer au Canada. Pour combattre le déclin de ma santé mentale, j’ai dû faire d’importants changements dans ma vie personnelle et passer à travers ces temps incertains, dont modifier mon alimentation et mes habitudes de sommeil et méditer plus souvent. 

Vous êtes-vous fait vacciner? Si oui, qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez appris que vous alliez recevoir le vaccin? Sinon, comment l’attente affecte-t-elle votre santé mentale?

Je me suis récemment fait vacciner puisque je travaille dans un centre d’hébergement. Je ne pourrais pas être plus heureuse. J’ai été très soulagée de savoir que j’étais en quelque sorte protégée du virus et que je pouvais rester en santé pour aider mes parents dans leurs activités quotidiennes. Cela a définitivement amélioré mon bien-être personnel, car je me sens plus en sécurité.

Avez-vous un conseil à donner aux étudiantes et étudiants pendant cette période?

Prenez 10 minutes par jour pour faire quelque chose pour votre bien-être. Je comprends que les notes et le travail comptent énormément à long terme, mais votre santé mentale compte encore plus! Si vous n’allez pas bien mentalement, vous aurez beaucoup plus de difficulté à avoir de bonnes notes ou à conserver votre emploi. Je vous prie donc de vous concentrer sur vous avant de vous épuiser et d’abattre toutes vos tâches fastidieuses. La pandémie a été difficile pour tout le monde, particulièrement pour les élèves, et il est crucial que vous preniez soin de vous ou que vous preniez quelques jours pour prendre soin de votre santé mentale. Si votre mode de vie est déjà sain, je vous conseille d’aider d’autres élèves qui éprouvent des difficultés mentales ou de contribuer à une cause qui vous passionne. Je vous assure que cela en vaut le coup.

La dernière année a été longue et difficile. Qu’est-ce qui vous motive? Avez-vous des histoires d’espoir à partager?

Une des choses qui me motivent est mon travail à but non lucratif au CAWI. C’est extraordinaire de recevoir des commentaires sur nos projets ainsi que du soutien. Puisque je suis moi-même immigrante de première génération, c’est très satisfaisant de faire partie d’une cause à laquelle je suis directement liée. Je suis particulièrement fière de la mini conférence de la Journée internationale des femmes que nous avons tenue en collaboration avec d’autres organisations. Il a été extraordinaire de découvrir l’histoire d’autres immigrantes qui ont des projets exceptionnels d’un bout à l’autre du Canada. Je suis aussi extrêmement heureuse de lancer la campagne sur la santé sexuelle du CAWI ainsi que la série de vidéos sur des immigrantes influentes cette année. Mon travail fait définitivement partie de ce qui m’a permis de rester saine mentalement pendant la pandémie.

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